DEROULEMENT DE LA VISITE

Nous allons parler du moulin de Masméjean et de son histoire puis nous passerons à la partie Energie Renouvelable.

HISTORIQUE DES MOULINS

 

Les Moulins étaient nombreux en Ardèche. C’est une terre montagneuse et très arrosée avec des climats variés. L’économie locale a été largement tributaire des énergies renouvelables : l’énergie hydraulique et le vent. Le département recensait beaucoup de Moulins à grains, indispensables à l’alimentation quotidienne mais aussi des usines qui faisaient le moulinage (action de tordre ou de filer la soie, opération arrivant juste avant le tissage). De nombreux bâtiments restent encore dans le paysage le long des rivières. Ainsi, en 1857, l’Annuaire Départemental de l’Ardèche annonce l’existence de 1820 moulins et usines dont 1186 sont des moulins à grain et 299 dédiés au moulinage.

A Saint Etienne de Lugdares, il y avait 19 moulins à eau et à Masméjan, si l’on se réfère aux cartes de Cassini, il y en avait trois.

Pour information, les cartes de Cassini, résultent de la volonté de cartographier la totalité du territoire français sous Louis XV. Ce premier grand œuvre cartographique sera achevé en 1815. Les cartes sont à interpréter car on peut être surpris par le caractère approximatif du rendu topographique qui ne comporte aucune cote d’altitude et accorde plus d’importance aux vallées qu’aux formes du relief. Tout cela s’inscrit dans une vision militaire, dans la logique d’une armée en marche devant simplement distinguer les pentes des terrains plats. En revanche, les précisions toponymiques sont importantes car les militaires se repèrent en interrogeant  les gens du cru sur les lieux dits. Ainsi, les clochers, les châteaux sont autant de repères faciles et sont soigneusement répertoriés  et hiérarchisés. Figurent également les prés, dont le recensement et la localisation sont indispensables à la cavalerie, les cours d’eau qui peuvent jouer le rôle d’obstacle. Ainsi, les traces hydrographiques sont d’une précision particulière. Viennent enfin les moulins à vent et à eau qui sont soigneusement répertoriés (les moulins à vent sont repérables et constituent de bons observatoires). Mais les moulins à eau bien qu’encaissés dans des fonds de vallées s’imposent à l’attention des autorités tant civiles que militaires à plusieurs titres : beaucoup servent à moudre des grains et, à une époque où la police des grains et farines joue un rôle essentiel, à la fois politique et fiscal, leur localisation facilite le contrôle. De plus, le moulin est un lieu de passage obligé, un lieu attractif mais où le temps d’attente est fréquent, de sorte qu’il est souvent doublé d’un cabaret. Que celui-ci soit présent ou non, l’attroupement et l‘attente font que le moulin est parfois un lieu suspecté de débauche ainsi qu’en témoigne la plaisante mais mauvaise réputation faite aux meunières. Ces mêmes contraintes font que le moulin est un lieu de discussion.

HISTORIQUE DU MOULIN DE MASMEJAN
 

Le Moulin de Masméjan n’a pas toujours été à son emplacement actuel. En effet, suite à des conflits familiaux, il a changé d’emplacement. Autrefois, il était situé un peu plus en bas dans le village de Masméjan.

Il a appartenu à la Famille Roux, de sa construction jusqu’en 1956. Il s’agissait au départ d’un Moulin à scie battante. Puis, quand il a été déplacé vers son emplacement actuel, une partie a été rajoutée avec la partie production de farine. Ce moulin présentait trois particularités à l’époque : des meules pour fabriquer la farine animale, notamment pour nourrir les cochons que possédait la famille, des meules pour la fabrication de farine humaine et une scie battante pour couper le bois. Le bois y était amené du Bez et des environs à dos de vaches. Des scieurs de Langogne venaient y amener également leur bois à couper en planches à dos de mulet ou de cheval.

Le Moulin a été très utile, notamment lors des deux guerres mondiales puisque à l’époque, la nourriture était rationnée. Les villageois y amenaient leurs grains à moudre, le soir, et faisaient cuire le pain dans le four communal qui se situait non loin de là.
Il arrivait que l’eau soit insuffisante l’été, pour faire tourner la roue. Il fallait avoir recours à des installations spécifiques pour alimenter le moulin en eau. En novembre 1947, période à laquelle il n’y avait pas assez d’eau, le fils du propriétaire, alors âgé de 22 ans, est descendu au moulin afin de mettre en place les installations nécessaires mais cette descente lui fut fatale.

Après ce terrible événement, le moulin cessa de fonctionner. Quelques années plus tard, en 1956, il a été vendu à une famille qui habitait à quelques mètres d’ici, la famille Confort, cousins des anciens propriétaires. Le moulin a recommencé à moudre du grain. Mais une nouvelle particularité est venue se greffer au moulin : la production d’électricité. Les meules fonctionnaient à l’identique. Les paysans amenaient leurs grains (avoine, seigle) ou encore de la châtaigne en charrette ou à dos de mulets à  moudre. En contrepartie, le meunier récupérait un pourcentage de grains ou de l’argent, quand c’était possible.

Les meules étaient en granit et venaient de carrières avoisinantes, appelées meulières. Elles peuvent peser plus de 960 kg chacune. Les pierres étaient découpées sur place et il fallait compter jusqu’à 20 paire de bœufs pour transporter les meules qui pesaient plus d’une tonne. Ces pierres circulaires étaient utilisées pour moudre les céréales. Il s’agit d’une paire de meule, dont l’une tourne par-dessus l’autre qui est fixe. Les céréales placées au milieu sont ainsi moulues pour obtenir de la farine. Au XVIIIème siècle, le prix d’une meule équivalait à celui d’une habitation et elles devaient être changées tous les 12 à 30 ans environ. Plusieurs fois par an elles devaient être retaillées, rhabillées.
Le Moulin de Masméjan tournait jusqu’à 23 heures tous les jours pendant toute l’année et produisait environ 500 kilos de farine par jour.

 




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